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Etre Haïtien et ne pas croire en Dieu


Par Hugues Saint-Fort

Comment peut-on être Haïtien et ne croire ni en Dieu ni en la religion, me reprochait récemment une collègue non haïtienne mais francophone jusqu’au bout des ongles et se débrouillant tant bien que mal en kreyòl, la langue interne  (L1) de tous les Haïtiens nés et élevés en Haïti ? Selon ma collègue, les Haïtiens devraient être le dernier groupe ethnique à nier l’existence de Dieu, car leur histoire même témoigne de l’existence de Dieu et, dit-elle, 1804 en est la preuve la plus évidente. C’est Dieu lui-même qui a permis aux Haïtiens de  se libérer de l’esclavage en battant la plus puissante armée de l’époque, l’armée napoléonienne. Tous seuls, dit-elle, les Haïtiens n’auraient jamais pu accomplir cet exploit. Je commençais à me dire que  j’étais en face d’une de ces exaltées, de ces hystériques américains/américaines  (hystériques qui ont poussé également en Haïti depuis les avancées profondes des fondamentalistes chrétiens et autres sectes protestantes au cœur des masses populaires haïtiennes ) prêts à vous enfoncer la « parole de Dieu » au fond du cerveau, que vous le vouliez ou non.  Sur le ton de l’ironie, je lui ai fait remarquer qu’un célèbre pasteur nord-américain a soutenu le contraire au lendemain du 12 janvier 2010, jurant ses grands Dieux que le tremblement de terre de ce jour-là était la conséquence d’un pacte satanique que nos ancêtres avaient passé avec le Diable.

Mais, il y a plus, a continué ma collègue. Je n’ai passé, m’a-t-elle dit, que quelques années dans votre pays qui, quoique défiguré, reste tout de même un beau pays. Mais, l’étrangère que je suis a constaté que la religion est partout et constitue avec votre langue maternelle, le kreyòl, l’essence même de votre culture. La foi, la croyance dans le sacré, la communion avec les forces de la nature demeurent les éléments qui assurent la régulation du comportement individuel. Comment pouvez-vous rejeter tout cela ?

En fait, ma collègue était en train de généraliser à l’extrême. S’il est vrai que le système de croyances de la majorité des ressortissants haïtiens semble déterminer la cohérence symbolique relative de certaines pratiques religieuses, sociales, politiques ou économiques à l’œuvre dans la société haïtienne,  il n’est pas dit que tout le monde doive se conformer au système de croyances dominant dans le  corps social. Chacun est libre d’accepter ou de rejeter l’existence de cette force transcendantale plus communément connue sous le nom de Dieu dont on dit qu’elle régit et a créé l’univers. En ce qui me concerne, j’ai librement choisi de la rejeter.

En fait, étant donné l’impossibilité de prouver l’existence ou l’absence de cette force transcendantale, la plupart des athées modernes, du moins en Amérique, se sont résolus à s’attaquer à la partie visible de l’iceberg, la religion. En 2005, un « intellectuel public » américain du nom de Sam Harris publia un ouvrage célèbre intitulé « The End of Faith ». Le livre de Harris a été suivi par le « best-seller » du scientifique britannique Richard Dawkins « The God Delusion » (2006), le tout aussi célèbre livre d’un autre « intellectuel public » lui aussi britannique, mais récemment décédé, Christopher Hitchens : « God is not great. How Religion poisons everything. » (2007) et de l’ouvrage du philosophe américain, Daniel Dennett,« Breaking the Spell: Religion as a Natural Phenomenon » (2006).

Ces quatre auteurs forment le carré de tête de ce qu’on appelle en Amérique le mouvement des « New Atheists » (les Nouveaux Athées). Leur argument fondamental consiste à dire que la religion est fondamentalement mauvaise, qu’elle nous empêche de penser rationnellement, et nous conduit aux formes les plus révoltantes de l’extrémisme religieux. Le sous-titre de l’ouvrage de Christopher Hitchens « How Religion poisons everything » résume bien la position du nouveau mouvement athée.

Un nouveau sondage sorti le 14 août 2012  révèle que le sentiment religieux est sur le déclin aux Etats-Unis pendant que l’athéisme est en train de progresser. Ce sondage appelé « The Global Index of Religiosity and Atheism », a été conduit par WIN-Gallup International et constitué par des  interviews avec 50.000 personnes provenant  de 57 pays et cinq continents. On avait demandé aux personnes sondées la question suivante:  « Irrespective of whether you attend a place of worship or not, would you say you are a religious person, not a religious person or a convinced atheist? » (Que vous fréquentez ou non un  lieu de culte, pouvez-vous nous dire  si vous vous considérez  une personne religieuse, une personne non religieuse, ou un athée convaincu ?) [ma traduction]. Le nombre d’Américains affirmant qu’ils sont ‘religieux’ est tombé de 73 %  en 2005 (c’était la dernière fois qu’un sondage avait été conduit sur ce sujet) à 60%. En même temps, toujours selon ce sondage,  le nombre d’Américains qui se disent athées  a augmenté  de 1%  à 5%. Pour tous ceux qui connaissent les Etats-Unis et l’obsession des Américains avec « Dieu » et la religion, ce sondage est particulièrement intéressant.

Il reste à se demander si cette augmentation du nombre des athées est due à ceux qui se déclarent maintenant ouvertement athées ou s’il y a vraiment de nouveaux individus qui deviennent  effectivement  athées. Personnellement, je doute qu’il y ait plus d’Américains qui deviennent athées. En effet, l’Amérique ne peut pas avoir changé si brusquement par rapport à un phénomène  aussi fondamental dans la culture américaine. Mon explication du phénomène tient dans ce que je vois comme la volonté de beaucoup plus de gens qui acceptent de s’identifier comme athées. Le sondage ne nous dit pas cependant de quel milieu social ces nouveaux athées proviennent. Signalons cependant que dans certains pays, musulmans surtout, on peut être tué si on se déclare athée. En Arabie Saoudite, il est illégal, semble-t-il,  de se déclarer athée. Pourtant, le sondage révèle que l’Arabie Saoudite, la Pologne, et la Moldavie sont trois pays qui partagent le même pourcentage d’athéistes avec les Etats-Unis.

Qu’en est-il en Haïti ? S’il est tout à fait légal de se déclarer athée en Haïti, on risque toutefois  de s’exposer à la réprobation  claire de plusieurs groupes sociaux ou de plusieurs personnes quand on se proclame athée. En effet, un grand nombre d’Haïtiens ne comprend pas qu’on puisse contester l’existence de Dieu car d’après eux, c’est la chose la plus naturelle qui soit. Au moins, ma collègue citée plus haut s’était appuyée sur la notion du sacré inhérent, d’après elle, à la nature de l’histoire d’Haïti, mais pour la grande majorité des Haïtiens, ce n’est pas un tel raisonnement qui prévaut.

Alors, qu’en est-il du déclin de la religion et de la montée de l’athéisme, ainsi que le révèle le sondage que je viens de citer ? Ce n’est pas aujourd’hui que cette thèse circule dans le monde occidental. Le philosophe français Marcel Gauchet  vers la fin du siècle dernier a introduit la thèse du « désenchantement du monde » qu’il a reprise de Max Weber mais  en l’orientant dans une toute nouvelle direction.   Pour Gauchet, le religieux  a fini de réguler le social, du moins en Occident. Il n’y a plus de fonctions sociales fondamentalement réservées au religieux.  Pendant longtemps des chercheurs en sciences sociales ont taché de « retracer le cheminement historique, non de l’athéisme, mais de la prédiction que l’histoire conduirait tout naturellement à la disparition des religions, même sans les efforts des athées militants. » D’après le chercheur Hans Joas,  José Casanova, un sociologue des religions américain, distingue dans la notion de sécularisation si importante dans la discussion sur les rapports entre la  religion et l’Etat, trois acceptions différentes en sciences sociales : premièrement, l’importance décroissante de la religion dans la société, deuxièmement, le retrait de l’espace public de la religion et troisièmement, la libération de certaines parties de la société (comme l’économie, la science, l’art ou la politique) du contrôle direct de la religion. Nous savons que sur ces trois points, la société haïtienne a encore des milliers de kilomètres à parcourir. Y arrivera-t-elle un jour ?

 

Source: Forum Culturel Haïtien

« L’exil que nous fuyons »


C’est un siècle nouveau.  Deux hommes avancent seuls dans les rues éventrées de Port-auprince et leurs voix semblent ricocher sur les briques éclatées, les conduites arrachées, sur la caillasse amoncelée, dans un brouhaha de fin du monde.  C’est une marche à travers les reliefs du souvenir et de la séparation.  Leurs inflexions alternent à nos oreilles comme une conversation douce-amère qui pourrait bercer les enfants qui ne comprennent pas encore le sens des mots.  Ou les adultes déboussolés dans le vacarme des apparences de la Babel moderne.  Ils se parlent sans vraiment se répondre car c’est en réalité à la terre et au ciel, aux éléments et, parfois, aux femmes qu’ils s’adressent.

‘Pour que la terre s’en souvienne’ et un journal de l’errance et de la convalescence après la destruction, un testament pour la mémoire, qu’on aimerait effectivement pour la terre, si seulement elle pouvait se souvenir, mais dont on se contentera qu’il reste marqué dans la mémoire des hommes.

Des souvenirs de l’avant jonchent le parcours « On s’aimait / Comme on va à la banque » ; « Nous n’irons plus à la mer / Par ce chemin ouvert au silence » ; « Je ne parviendrai jamais à t’écrire / Tous les murs plantés sur mes errances / Ni la mer dans mes mains ».  Mais le poète n’est pas dupe : « Ici toute mémoire est un leurre ».  Le refuge du souvenir est un mirage.  Autant que les cœurs battent, autant que les ventres ressentent la faim et le désir, le monde est là, tout autour, en mouvement.  Il n’attend pas et il faut (sur)vivre.  L’homme ne peut compter que sur lui-même.

Après le traumatisme du séisme, l’abasourdissement et l’immense fatigue (« Désert dans mes yeux humides / Hormis mon sexe » ; « Mon cœur est un vieux moteur qui ne tourne plus »), la difficulté d’être et de parler (« Je ne parviendrai pas à te dire / Tout ce que le monde a connu ») viennent les questions ; celle par exemple du départ : « Partirai-je loin de mon île / La folie dans la gorge / Comme une langue coupée ».  Mais  la question est probablement oiseuse, car comme le note Webert, l’exil, pour chacun des Haïtiens victimes du bouleversement, est déjà  là, à l’intérieur.  L’exil est devenu un état de fait, car si beaucoup des Haïtiens ont survécu, c’est le monde qu’ils connaissaient qui s’en est allé.  Le départ, dans une étrange démonstration par l’absurde, pourrait-il y remédier ? Plus profondément encore les mots du poète révèlent que l’état d’exil fait partie de chaque être humain, de notre condition.  Ne sommes-nous pas irrémédiablement enfermés dans le bagne doré, l’îlot de nos individualités, étrangers  au monde et aux autres que nous dévisageons sans toujours les comprendre ?  Ne sommes-nous pas abandonnés dès la naissance dans cet espace dur et dépourvu d’émotion, sans savoir et sans raison, à la merci de la moindre bourrasque, dans un exil quotidien ?  Et les subterfuges dont nous usons,  les illusions que nous construisons ne nous seront au final d’aucun secours : « L’exil que nous fuyons / Nous appartient / Plus que ces faux dieux / Qu’on invente et qui nous tuent »

Heureusement la beauté ravive les sensations et annonce l’espérance, d’abord par bribes : « Je rallume les fresques sur ton visage » ; « Chaque clarté est en moi / Comme une lueur à tes soifs / Chaque écho est un réveil à mes sens ».  Puis en grands mouvements solaires : « Dites aux chants des oiseaux que nos mains reprennent la bannière ».  Livré à lui-même, c’est en lui que l’homme puise les ressources du renouveau : « J’ai appris à hurler / dans les crinières du jour / A traverser les larmes ».

La poésie de Webert et Jean Watson Charles s’instille en nous progressivement et aussi sûrement que l’eau engorge le sable à chaque marée sur Ibo beach.  Par petites touches, dans des textes courts, matures voire sereins (souvent plus sereins chez Jean Watson : « Et j’attends tes jambes / Comme des fruits annoncés » que chez Webert : « Quelle mère est-elle la mer / Mais quelle merde ! »), elle construit un palais de vent où il fait bon séjourner.  Une poésie en fragments de bois flottés portés par l’écume et éparpillés sur le rivage, des parcelles d’un navire imaginaire à réassembler pour cingler vers d’autres sphères.  Une poésie où la souffrance et le questionnement (« Comment écrire / Si les mots sont vides / Et les pages remplies / Si les marges marchent à reculons ») font parfois place à l’espoir.  Où la douleur côtoie le sexe (« En moi / Il y a la mer à conquérir / pour trouver le bleu de ton pubis »).  Où de la solitude surgit la quête (« Je cherche le chemin / Où les cœurs meurent par manque / D’amour et d’alcool ») et la trouvaille (« La mémoire utopique ment »).  Il y a souvent une grande communion dans le style et le propos des auteurs, déjà frères par le nom, qui donne au recueil unité et force.  Une poésie qui touche parfois au cosmique : « J’invente la mer / Et les ressacs / Mais le silence / Ne supporte plus / L’invagination des corps célestes ».

C’est un siècle nouveau, avec ses calamités et ses merveilles.  C’est un siècle qui exige de nous et de nos dirigeants lucidité, responsabilité et générosité, au risque d’être balayés au rythme des ouragans, des sécheresses et des séismes.  Il est loin le temps du combattant de la Négritude dont Sartre dans son ‘Orphée Noir’ nous disait : « Il se veut miroir et phare à la fois ; le premier révolutionnaire sera l’annonciateur de l’âme noire, le héraut qui arrachera de soi la négritude pour la tendre au monde, à demi prophète, à demi partisan, bref un poète au sens précis du mot ‘vates’ ».  Il est loin le temps où les poètes exhortaient leurs compatriotes à s’unir aux masses laborieuses du monde sous la bannière rouge « Debout les damnés de la terre / Debout les forçats de la faim » (Jacques Roumain).  Et pourtant les mots de ces jeunes poètes haïtiens font échos à ceux de leurs illustres prédécesseurs, comme par exemple ceux de René Belance « J’ai mon âme plus grande que le spectacle de ma désolation.  Je porte en mes yeux la nostalgie de mes déserts perdus.  J’ai mes racines lointaines que perd la frondaison. »  Ou ceux d’Anthony Phelps « Je porte en moi la densité de la nuit / Et les insectes font l’amour sur mes mains inutiles ».  Et pourtant, ces deux hommes d’Haïti qui chantent la souffrance, le désenchantement mais aussi la joie et la jouissance en sont les dignes héritiers : « J’écris / Pour effacer nos années-lumière / Mais l’ivresse vient de partout / et me traverse » ; « Mille lieux m’habitent / Et les cœurs ont le nom des promesses ».  Parce qu’au-delà des époques, des tempêtes et des soubresauts des sociétés et de leurs idéologies, voire de la couleur de peau, la condition humaine est une.  Et pourtant, comme le dit encore Sartre : « Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus ».

Pour que la terre s’en souvienne, jean Watson Charles et Webert Charles, Ed. Edilivre, Paris, 2012

Arnaud Delcorte

Professeur à l’université Catholique de Louvain

                                                                                                      

Obama on est raciste


“Si vous pensiez que la réélection du premier président noir pouvait indiquer que le racisme n’existe plus vraiment, alors regardez Twitter : une quantité déprimante de messages haineux a été publiée, appelant à la violence et qualifiant Barack Obama de ‘nègre’ ou de ‘singe'”rapporte le site américain Jezebel.

Exemple de tweet raciste publié après la réélection de Barack Obama : “Nous venons de choisir un nègre qui n’en vaut pas la peine plutôt qu’un Américain pure souche. (…) La Maison Blanche s’appelle ainsi pour une bonne raison.”

Partant de ce constat alarmant, FloatingSheep, un blog britannique dédié à la cartographie et à la géographie, a réalisé une carte interactive des Etats-Unis localisant les tweets racistes en lien avec la présidentielle, publiés entre le 1er et le 7 novembre.

Pour produire la carte, l’équipe a eu recours à un outil de géolocalisation qu’elle a développé il y a près d’un an : Dolly, pour data on local life and you (“données sur la vie locale et vous”, en français). “Nous avons sélectionné 395 des pires tweets haineux envers Obama que nous avons ensuite comparés avec le nombre total de tweets géolocalisés dans chaque Etat, sur la même période”, explique FloatingSheep.

Capture d’écran de la carte interactive mesurant le nombre de tweets racistes proportionnellement au nombre total de tweets dans un Etat donné. (Crédits photo : floatingsheep.org)

Sans surprise, les Etats du sud des Etats-Unis ont produit d’avantage de tweets racistes que le Nord. Une partition nette qui n’est pas sans rappeler les vieilles réminiscences de la guerre de Sécession. L’Alabama et le Mississippi affichent plus du double de messages haineux par rapport à la Géorgie, qui arrive troisième. Les Etats où Mitt Romney a réalisé ses meilleurs scores sont également dans le viseur. Selon FloatingSheep, il faut toutefois garder à l’esprit que cette carte ne mesure pas le nombre d’utilisateurs mais de tweets. En publiant plusieurs messages d’affilée, certains internautes ont ainsi fait grimper le taux de racisme mesuré dans leur région par FloatingSheep. C’est le cas particulièrement dans des Etats comme le Dakota du Nord, l’Utah et le Minnesota, où le nombre total de tweets était faible.

En revanche, certains Etats, correspondant aux zones grisées sur la carte, n’ont produit aucun message raciste repéré par l’équipe. Des résultats qui s’expliquent, selon FloatingSheep, par le faible engouement des habitants de ces Etats pour les réseaux sociaux. “Proportionnellement au reste du pays, le Montana, l’Idaho, le Wyoming et le Dakota du Sud sont des Etats qui tweetent très peu. Et parmi les Etats actifs sur Twitter, seul Rhode Island a été épargné par ces tweets haineux”, précise FloatingSheep.

Au vu de ces résultats, l’équipe du blog souhaite avant tout attirer l’attention sur les comportements racistes, sur la Toile et en dehors. Bien que la forte concentration de tweets racistes soit loin d’être généralisée, “aucun Etat n’est immunisé contre ce genre de comportement”, concluent-ils.

Classement décroissant du nombre de tweets haineux dans chaque Etat (y compris le Distric of Columbia) :

1/ Alabama

2/ Mississippi

3/ Géorgie

4/ Dakota du Nord

5/ Utah

6/ Louisiane

7/ Tennessee

8/ Missouri

9/ Virginie-Occidentale

10/ Minnesota

11/ Kansas

12/ Kentucky

13/ Arkansas

14/ Wisconsin

15/ Colorado

16/ Nouveau-Mexique

17/ Maryland

18/ Illinois

19/ Caroline du Nord

20/ Virginie

21/ Oregon

22/ District of Columbia

23/ Ohio

24/ Caroline du Sud

25/ Texas

26/ Floride

27/ Delaware

28/ Nebraska

29/ Washington

30/ Maine

31/ New Hampshire

32/ Pennsylvanie

33/ Michigan

34/ Massachusetts

35/ New Jersey

36/ Californie

37/ Oklahoma

38/ Connecticut

39/ Nevada

40/ Iowa

41/ Indiana

42/ New York

43/ Arizona

Etats non classés : Alaska, Idaho, Dakota du Sud, Wyoming, Montana, Hawaï et Rhode Island.

 

Source: Le monde.fr