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Haïti-Dictature : Les funérailles nationales pour Jean-Claude Duvalier sont abjectes


 

Par Leslie Péan

Il est regrettable que le tyran Jean-Claude Duvalier ne soit pas mort en prison comme le dictateur argentin Jorge Videla l’an dernier. Encore une fois, la justice a perdu le combat contre le maintien du statu quo. Pire : le gouvernement Martelly veut à tout prix honorer ce dictateur en mettant en place toute une stratégie pour le présenter sous un jour très favorable.

En toute logique, Jean-Claude Duvalier ne saurait avoir des funérailles nationales. Ce serait un sacrilège et une absurdité de plus. Bref, une aberration. En République Dominicaine, la loi 5880-62, votée en 1962, interdit toute apologie du dictateur Trujillo. Au Chili, la présidente Michelle Bachelet a refusé en 2006 les funérailles nationales au dictateur Augusto Pinochet. Et quand le petit-fils de ce dernier, le capitaine Augusto Pinochet Molina, a tenté de justifier les crimes commis par son grand-père, il a été immédiatement sanctionné et exclu de l’Armée. Quand est-ce qu’un parlement haïtien aura le courage d’adopter de telles décisions ?

Le climat politique actuel en Haïti ne va pas se décrisper du jour au lendemain. La tension indescriptible qui règne risque de monter de plusieurs crans si le président Martelly s’obstine à célébrer des funérailles nationales ou officielles pour le tyran. Un tel geste revient à préparer pour la date de caducité du Parlement, le 12 janvier 2015, un autre tremblement de terre. Ne s’achemine-t-on pas vers un scénario apocalyptique ?

La mort de Jean-Claude Duvalier ramène dans l’esprit des Haïtiens les souvenirs des massacres perpétrés par les tontons macoutes, armes en bandoulière, marchant en chantant, partout dans le pays, Mache pran yo, Duvalier mache pran yo. La mort de Jean-Claude Duvalier rappelle les commandos qui ont assassiné Gasner Raymond, Ezéchiel Abellard, Rameau Estimé, etc. et des milliers d’innocents. Le cadavre de Duvalier fait penser à l’assaut donné par les sbires contre Radio Haïti Inter en 1980 avant de « dévorer » tous ceux considérés comme des perturbateurs de l’ordre public, dont les écoliers Jean Robert Cius, Daniel Israël et Mackenson Michel aux Gonaïves en 1985.

L’insistance du président Martelly à mettre le paquet pour honorer Jean-Claude Duvalier préfigure un danger imminent. Les principales valeurs éthiques et morales dans ce pays ont déjà été ébranlées. Toute nouvelle plongée dans l’absurde risque d’aggraver la situation. Et elle n’aura d’autre effet que de remobiliser les consciences face à un ennemi caché découvrant son vrai visage. Martelly est déjà pris dans un engrenage maléfique et, en franchissant cette barre psychologique, il donne un vigoureux coup d’accélérateur au mouvement qui réclame son départ.

En organisant des funérailles nationales pour Jean-Claude Duvalier, Martelly brade ce qui reste de conscience nationale, tout en s’incriminant lui-même. Aucune réconciliation ne peut avoir lieu si les autorités en place poursuivent le projet de telles funérailles. La charge symbolique d’une telle décision est inacceptable.

C’est plutôt le moment de se recueillir dans la souffrance répandue par le pouvoir tonton macoute. Patrick Gaspard, un Américano-Haïtien, ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud, écrivait le samedi 4 octobre dans le New-York Times à ce sujet : « À la nouvelle de la mort de Duvalier, je pense au regard de ma mère quand elle parle de son frère Joël qui a été porté disparu à cause du dictateur. […] La nouvelle du décès de Duvalier m’offre l’opportunité d’honorer mon père et les générations d’Haïtiens qui ont résisté à cette dictature corrompue. »

Comme dans un miroir, la mort de Jean-Claude Duvalier nous met en face de nous-mêmes et de nos incapacités à nous libérer des pesanteurs héritées du duvaliérisme. La reconstruction d’Haïti exige un ancrage dans de nouvelles valeurs. Souvenons-nous du mot prononcé à l’église Riverside de Manhattan par Martin Luther King le 4 avril 1967 : « Celui qui accepte le mal sans se rebeller le cautionne. »

Monsieur Martelly n’a pas le droit de faire cela

Le président Martelly verse dans l’abjection et la provocation. Oser recourir au protocole pour organiser une telle infamie est un camouflet à la moindre logique et au bon sens. Le protocole, qui n’est pas la loi, ne fait que suggérer des funérailles nationales pour les anciens présidents. De toute façon, il reste soumis au droit et à la morale.

Ce qu’il faut faire dans la circonstance, c’est laisser la famille Duvalier enterrer son Jean-Claude dans la plus stricte intimité. Dans le même temps, il faudrait tenir une grande journée nationale de solidarité à la mémoire des milliers de victimes de cette dictature. Sinon, face à une population qui souffre d’amnésie et dont 70% sont des jeunes de moins de 30 ans, Monsieur Martelly est en train de commettre un délit de mémoire.

Il est temps que Monsieur Martelly se ressaisisse. Sinon, il finira mal avec l’effet boomerang de cet acte répulsif qui le couvrirait d’opprobre. Jean-Claude Duvalier est un produit de la société haïtienne, cela est vrai. Saluons sa mort comme celle de tout homme, mais luttons contre l’abjection véritable qui, sous les dehors d’une réhabilitation, est un véritable déni de mémoire et plonge dans les bas-fonds et les profondeurs craintives et cupides de l’insignifiance. En somme, Monsieur Martelly s’apprête à donner chair à des prétentions grotesques. Jean-Claude Duvalier, le mauvais démiurge, entouré de ses archontes est sorti lui-même de l’histoire sans avoir dit un seul mot de repentance. Où sont ses mémoires écrites pendant 25 ans d’exil et d’oisiveté ? Il y aurait peut-être exprimé des regrets susceptibles d’insuffler un peu de dignité à toutes ses victimes inhumées dans des fosses communes et dont les âmes errent encore. La sainteté morbide, factice, illégale que Monsieur Martelly lui prépare est une chose terrifiante qui risque d’ébranler jusqu’à la structure du pays.

En organisant des funérailles nationales pour Jean-Claude Duvalier, Monsieur Martelly enfonce encore un couteau dans la plaie. On connaît sa pulsion maladive à transgresser les interdits. Sa fascination pour le pouvoir l’a déjà fait embrasser d’autres horreurs. Mais ce qu’il doit comprendre en parlant de réconciliation, sans bien mesurer le sens de ce mot, c’est qu’un tel acte de vénération d’un criminel appelle à l’effet contraire. En effet, un tel acte n’ajoute que du sang à des pages sanguinolentes qui ne peuvent donc pas être tournées. L’histoire condamnera Monsieur Martelly pour cette violente et obscure tentative qui menace du dedans le socle national. Il met en péril notre fierté de peuple en raison de la répulsion profonde que son geste provoquera. Et ainsi, il passera mal lui aussi devant le tribunal de l’histoire. Car dans ce lieu, c’est la vérité qui juge. Monsieur Martelly n’a pas le droit d’imposer au peuple haïtien un tel outrage.

Une contrebande morale

Au nom de la croix qu’il porte à son cou, le cardinal Langlois se doit de nous protéger contre ce macchabée. Dans une telle conjoncture, c’est le moment pour les représentants de certaines forces morales de prendre la parole. Il y a danger pour tous face à des dirigeants qui ont perdu la tête. On ne saurait embaumer un tel cadavre qui nous fait penser aux dépouilles volées des frères Jumelle ou encore à celle d’Yvan Laraque, exposée au carrefour de l’ancienne aviation, au coin de la Grand’Rue et de la Route de Delmas. Le spectacle de la dépouille de Jean-Claude Duvalier que Monsieur Martelly veut présenter comme une relique nationale est intolérable pour les membres des milliers de familles qui n’ont même pas eu droit à une sépulture !

Haïti a déjà trop subi des ambitions d’individus sans foi ni loi et doit éviter l’ancrage démoniaque d’un mort à l’immoralité profonde. En effet, on ne saurait vénérer, même l’espace d’un jour, l’auteur de nombreux crimes contre l’humanité. Les Haïtiens sont des êtres humains et en tant que tels aspirent aux universaux. Face à la médiocrisation généralisée qui veut tout ensevelir, l’exigence morale sera toujours brandie dans cette perspective de Kant qui veut que n’est moral que ce qui peut être universalisé. Or justement, on ne saurait universaliser la vénération des dictateurs, des criminels et des assassins. Haïti doit suivre le bon chemin pris par tous les pays qui ont condamné leurs dictatures et elle doit abandonner la perversité du mutisme devant le néant que Monsieur Martelly veut lui imposer. Haïti ayant signé des conventions internationales, que ceux qui se préparent à déshonorer la nation en organisant cette contrebande morale sachent que le bras de la justice est long. Qu’ils tremblent, car ils sont passibles de sanctions devant les tribunaux internationaux pour négationnisme !

 

Source: AlterPresse

L’hommage indécent du président haïtien à l’ancien dictateur


martellyLe samedi 4 octobre 2014, la presse nationale et internationale a annoncé la mort du dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.

En réaction à cette nouvelle, le président du pouvoir Tèt Kale, Michel Martelly, connu pour être un proche du dictateur, a déclaré: « J’adresse mes sincères sympathies à l’endroit de la famille et de la nation toute entière en cette triste circonstance. » Et, « en dépit de nos querelles et de nos divergences, saluons le départ d’un authentique fils d’Haïti ».

Qu’il me soit permis de dire, ici, avec gravité et ferme conviction, qu’à travers une telle déclaration, le président Martelly parle, en réalité, en son nom propre, au non de ses partisans, au nom de ceux des Duvalier. Et absolument pas au nom du peuple martyr haïtien!

Comment un président haïtien peut-il encore oser, de nos jours, faire une telle déclaration quand on connait l’histoire tragique d’Haïti, particulièrement durant les 29 ans de la dictature des Tontons macoutes de Duvalier? Quel mépris, quelle indécence de sa part vis-à-vis des dizaines de milliers de victimes de ce régime de terreur ! Quelle insulte suprême au vaillant peuple haïtien !

Haïti est l’un des rares pays au monde où un président de la République peut se permettre de rendre un hommage public aussi appuyé, fraternel, amical, solidaire à un dictateur patenté ayant sur sa conscience des dizaines de milliers de personnes victimes de viols, de tortures et de tueries en masse. Et ce, sans risquer aucune poursuite judiciaire, par exemple, pour apologie indirecte de crimes contre l’humanité! Si la justice haïtienne ou internationale avait fait son travail et qu’elle avait jugé et puni ce criminel pour ses crimes, l’actuel président n’aurait pas pu oser lui rendre un tel hommage public sous peine d’être poursuivi à son tour.

Si bien qu’il n’aurait pas osé compter ce criminel notoire parmi les « authentiques fils d’Haïti »! Car les authentiques fils et filles d’Haïti, dans ce contexte, ce sont les martyrs de la dictature sanguinaire des Duvalier! C’est donc à eux que la nation haïtienne doit rendre hommage en faisant tout pour que la justice puisse juger et punir les coupables de ces crimes atroces!

Un tel projet devrait d’ailleurs figurer clairement sous forme d’engagement dans le programme de toute opposition sérieuse qui souhaite qu’enfin le règne de l’impunité cesse en Haïti. Et que l’État de droit y trouve pleinement son sens. Sinon, il y a fort à parier qu’Haïti restera aux yeux du monde entier comme un État failli, « une entité chaotique ingouvernable »!

Par 

Docteur ès Sciences économiques, auteur de l’essai intitulé “Immigration, Intégration. Un malaise persistant”

Source:Le Huffington Post Québec

La mort d’un tigre au teint très pâle


Par Lyonel Trouillot
 
Jean-Claude Duvalier est mort. Dans les rues et dans les foyers, la nouvelle n’a pas créé de grandes émotions. L’homme semblait à peine vivant. Et, depuis son retour, il s’était installé dans le paysage comme, déjà, un fantôme ou un anachronisme. Et, même si de nombreux citoyens haïtiens ont exprimé le regret que la mort, qui n’est pas une sentence, soit venue lui épargner la reddition de comptes pour des vies et des biens, nos vies, nos biens, nul ne s’acharne à vouloir jeter son cadavre aux chiens. Ce peuple qu’il a tant fait souffrir sait une chose que lui, et son père avant lui, avaient oublié : la mort devrait être naturelle et le repos paisible. Les Duvalier tuaient les vivants et les morts, n’avaient « d’ennemis que ceux de la nation », traitaient leurs victimes « d’apatrides », leur interdisaient tombes et funérailles. La réception tranquille de la nouvelle de la mort de Jean-Claude Duvalier fait la preuve que les peuples sont meilleurs que leurs dirigeants : Duvalier est mort, paix à son âme. Le problème avec l’âme, c’est que la preuve n’en est faite que pour ceux qui y croient. On pourrait remplacer le mot par « esprit » ou « motivation », ou encore « personnalité ». Si l’on tient à le garder, habitude oblige, en général on peut le faire suivre par des épithètes. De l’âme on peut dire par exemple que François d’Assise l’avait bonne et François Duvalier plutôt mauvaise, qu’il en est de pures et de sombres. A côté des crimes de sang et de ses hautes œuvres de prévaricateur, Jean-Claude Duvalier ne nous a rien laissé qui nous permettrait, modeste soulagement, de lui prêter une âme. Ses phrases les plus célèbres tiennent du ridicule. Son pitit tig se tig et son ke makak la la pi rèd ne témoignent de rien qui renvoie à l’idée d’une personnalité. On dirait un mauvais élève contraint de réciter sa leçon en public.
 
La tragédie de l’héritier : Elu par son père, il hérite d’un pouvoir et d’un peuple en cadeau. Il l’accepte et devient ainsi pleinement responsable devant l’Histoire. C’est un « Je » tout puissant qui ne sait pas dire « Je ». Un déficit de langage qui reste au pouvoir quatorze ans, se prolonge sur vingt-cinq ans d’exil. Ce n’est qu’à son retour – merci Préval et vive la France ! – qu’on entendra vraiment « sa voix » nous demander, candide : « Qu’avez-vous fait de mon pays ? » Si derrière la candeur pointait l’outrecuidance, l’une des rares sorties de son insignifiance de cet enfant de soixante ans consistait à nous reprocher d’avoir cassé son jouet. Car, ne nous y trompons pas. Jouets, nous fûmes, et jeu fut son pouvoir. C’est ce que l’on a oublié de dire aux vrais enfants d’aujourd’hui, combien il était facile de mourir de cause pas naturelle, combien le luxe des uns s’étalait sans vergogne devant la misère des autres, combien l’Etat c’était « moi » et Mes supers ministres et Mes tontons macoutes au statut de mineurs, et Mon armée inféodée à Mon exécutif, combien Je pouvais tout prendre, tout requérir : voitures, femmes et guitares ; plages et immeubles, devises et biens publics… Et le décès du prince déchu n’interdit en rien de continuer de demander des comptes au régime, à ceux qui restent de ses sbires et thuriféraires, et de penser, sans complaisance, sa place dans l’histoire. Le duvaliérisme a jeté du pire sur le pire, le jean-claudisme fut les restes de ce pire, un micmac vide de sens : tout ensemble noiriste et mulatriste, technocratique et obscurantiste, sur fond d’arbitraire et de folles jouissances. Le propre des héritiers, quand ils sont au pouvoir, ne se limite-t-il pas souvent à ne savoir qu’en jouir ! Mais l’homme est mort, ne le tuons pas. Reste à savoir comment le pouvoir actuel gèrera sa dépouille. Tel communiqué pleure un « haïtien authentique » et suggère une nostalgie irrespectueuse de la mémoire des victimes de la fureur duvaliériste, et un principe de ressemblance très inquiétant pour notre avenir.  Jean-Claude Duvalier est mort. Nous n’avons pas obtenu justice, l’histoire est ainsi faite. Que ses proches et ses amis le pleurent. Il faut supposer que toute personne ayant vécu a suscité l’amour et l’amitié au moins de quelques uns. Tout ce que nous demandons au pouvoir actuel, c’est de ne pas nous imposer sa dépouille et son passage comme ceux d’un héros, d’un homme de haute vertu. Ce sera mieux pour tous les morts. Pour lui que nous ne serons pas obligés de dénoncer à chaque acclamation, mais seulement à l’appel du devoir de mémoire.
Pour Gasner Raymond, Auguste Thénor… les écoliers des Gonaïves… et tant de morts sans sépultures. 
 
Que ses proches me pardonnent ce jugement lapidaire. L’idée n’est pas de leur faire offense. Leur histoire avec lui n’est pas celle du pays ni du citoyen ordinaire. On leur laisse la leur, qu’ils nous laissent la nôtre. Pour l’Histoire, la grande, vient de mourir un ancien dictateur au teint très pâle qui ne fut rien qu’un héritier : sans pour autant l’innocenter, laissons le reposer dans son insignifiance.
 
Source: Le Nouvelliste
 

L’ancien dictateur d’Haïti Jean-Claude Duvalier est mort


L'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, surnommé "Baby Doc", le 20 janvier 2012.

Jean-Claude Duvalier, ex-« président à vie » au pouvoir à Haïti entre 1971 et 1986, est mort samedi 4 octobre d’une crise cardiaque à l’âge de 63 ans, ont annoncé les autorités haïtiennes. Surnommé « Bébé Doc », il était poursuivi pour des crimes contre l’humanité commis pendant sa dictature.

« La famille nous a téléphoné ce matin pour envoyer un hélicoptère-ambulance après son malaise cardiaque, nous n’avons pas eu le temps de le transporter, on a essayé de donner des soins sur place puis a on constaté le décès », a déclaré la ministre de la santé, Florence Guillaume Duperval.

« Bébé Doc » était arrivé au pouvoir en 1971 à l’âge de 19 ans, à la mort de son père, perpétuant une longue dictature dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du continent américain. Son père, François Duvalier, surnommé « Papa Doc », avait créé une milice, les « tontons macoutes », qui faisait régner la terreur. Plusieurs milliers d’opposants ont été assassinés, torturés ou contraints à l’exil durant la dictature duvaliériste.

VINGT-CINQ ANS D’EXIL EN FRANCE

Jean-Claude Duvalier avait effectué un retour spectaculaire en Haïti en janvier 2011 après vingt-cinq ans d’exil en France. Il avait alors déclaré être revenu pour« aider le peuple haïtien ».

Mais depuis son retour, de nombreuses plaintes avaient été déposées contre lui, pour arrestations illégales, tortures, emprisonnements et exil forcé de sesopposants mais aussi détournements de fonds. Aucun procès n’avait pu êtreorganisé.

En janvier 2012, un juge d’instruction avait ordonné son renvoi devant un tribunal correctionnel pour « détournements de fonds » sans retenir des poursuites pour « crimes contre l’humanité », estimant que les faits étaient prescrits.

Après plusieurs refus de comparaître, Jean-Claude Duvalier s’était présenté pour la première fois devant la cour d’appel de Port-au-Prince en février 2013. La justicehaïtienne avait ordonné une nouvelle enquête en février dernier sur les crimes contre l’humanité « imprescriptibles » imputés à l’ancien dictateur.

Puis, en février 2014, la cour d’appel de Port-au-Prince avait finalement décidé qu’il pourrait bien être jugé pour « crimes contre l’humanité », estimant les faits imprescriptibles.