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La chanteuse Cesaria Evora est morte


La chanteuse capverdienne Cesaria Evora, décédée le samedi 17 décembre 2011 à 70 ans dans un hôpital de son île natale, Sao Vicente, à la suite d’une insuffisance respiratoire.

Affaiblie depuis plusieurs mois, la chanteuse célébrée sur toutes les scènes du monde avait fait savoir en septembre qu’elle mettait un terme à sa carrière pour des raisons de santé.

Peu après avoir fêté ses 70 ans dans sa ville de Mindello, le 27 août, elle s’était rendue à Paris, mais « un état de grande faiblesse » l’avait obligée à annuler ses concerts, selon sa maison de disques.

« Je n’ai pas de force, pas d’énergie. Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m’absenter pour cause de maladie, j’aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m’ont suivie depuis si longtemps », avait-elle déclaré le 23 septembre au quotidien français Le Monde.

Surnommée « la diva aux pieds nus » parce qu’elle avait l’habitude de se produire sans chaussures, Cesaria Evora a vendu plus de 5,5 millions d’albums depuis ses débuts, à l’âge de 47 ans.

Le grand public s’est épris de cette ambassadrice de la morna, chanson mélancolique et poétique du Cap-Vert, lors de la parution en 1992 de Miss Perfumado, son troisième album. Onze ans plus tard, elle était récompensée d’un Grammy Award aux États-Unis et d’une Victoire de la musique en France pour son album Voz d’Amor.

Il s’agissait donc d’un succès tardif pour cette femme qui a commencé à chanter dans les bars à 14 ans. Fille d’un joueur de cavaquinho (petite guitare) et de violon et d’une cuisinière chez « les Blancs », elle était promise à un sombre destin avant la parution de son premier album, en 1988.

Avant de s’enfoncer dans la misère, elle a notamment chanté pour les clients du Gremio, établissement sélect où se rencontrait la classe dominante, mais devait se cacher derrière un rideau : on ne montrait pas les pauvres ni les Noirs.

Puis, elle a gardé le silence de 1975 à 1984, année où l’organisation de femmes du gouvernement marxiste (OMCV) lui a fait miraculeusement enregistrer un premier titre sur un album. Trois ans plus tard, elle faisait la rencontre à Lisbonne de José Da Silva qui prenait sa carrière en charge.